Call Back est né d’un fil tissé sur dix ans.

​

À la Scène nationale de l’Essonne, de 2015 à 2022, imaginé avec Christophe Blandin-Estournet, j’ai guidé Made In Ici comme on veille sur une braise fragile : un dispositif de rencontres où de jeunes artistes du territoire se frottaient aux univers de chorégraphes phares du hip-hop.
En 24 heures de création — diluées sur six jours d’écoute, de doutes, de heurts et d’étincelles — naissaient, à chaque édition, quatre duos :
des écritures vives, précipitées, brûlantes de vérité.
Huit artistes. Une seule soirée.
La fulgurance d’une rencontre qui n’existe que parce qu’elle est éphémère.

​

Puis, en novembre 2019, un appel intérieur s’est imposé : convoquer cette famille éparse, retrouver les corps d’hier et les regards de maintenant, rouvrir l’espace de la transmission.
Une semaine d’élan, de retrouvailles, de rires, de vertiges. Une semaine pour se souvenir et réinventer.
De cette effervescence est née Call Back : une pièce chorale tissée de corps qui se sont croisés, aimantés, transformés — des corps qui se reconnaissent avant même de se saluer.

​

Sur scène et en coulisses, un souffle s’est levé.
Dense. Inattendu.
Comme si vingt ans d’histoires, de luttes, de fragilités, de joies, de doutes et d’allégeances trouvaient enfin un lieu pour se dire.
Une mémoire en mouvement.
Un héritage vivant, transmis par le geste, le regard, la présence.
Une célébration du hip-hop chorégraphique dans ce qu’il a de plus précieux : le lien, la trace, le passage de témoin.

​

Aujourd’hui, Call Back souhaite revenir là où ce cœur a appris à battre :
dans les lieux du passé qui ont vu naître, grandir, se relever, s’inventer des voix du hip-hop chorégraphique ;
dans ceux du présent, où la création pulse, respire, se partage et se réinvente ;
et dans ceux du futur, où d’autres corps, d’autres récits, d’autres écritures viendront prolonger l’élan.
Pour raviver la flamme, offrir ce qui a été reçu, et continuer de danser ce qui, dans nos vies, nous relie aux autres.

​

 

Abderzak Houmi.